Quand les procédures administratives ne s’adaptent pas à l’innovation

23 juillet 2020

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Depuis son retour de Kigali où elle a participé au bootcamp sur les outils et sur l’approche des laboratoires d’accélération, l’équipe du Laboratoire d’Accélération du Burkina Faso (AccLab) ne ménage aucun effort pour faire valoir ses acquis au profit des actions de développement. Munie des armes reçues à Kigali, toutes les occasions sont bonnes pour dérouler l’unicité de l’approche du Lab.

De la définition des défis majeurs, en passant par les ateliers de sensemaking et la cartographie des solutions locales pouvant répondre aux défis identifiés, toutes les étapes du AccLab ont été égrenées en partenariat avec le bureau pays. Différents autres acteurs tant étatiques que de la société civile y ont été associés. Ainsi, trois premières solutions, estimées pertinentes pour passer à l’expérimentation, ont été retenues pour être prototypées avec les promoteurs/initiateurs en vue de leur validation.

Mais à partir de là, l’équipe de AccLab et le PNUD allaient faire un nouvel apprentissage et se rendre compte que toute action humaine, fut-elle codifiée en procédures, n’est qu’itérative et adaptation. En effet, la procédure de contractualisation pour mettre à disposition les ressources nécessaires pour l’expérimentation a été un long périple d’au moins six (06) mois. Une Lettre d’Accord Standard (LOA) fut d’abord introduite dans le circuit de l’administration courant janvier 2020 pour finalement se voir abandonnée car ne correspondant pas au statut des associations. Un accord de partie (avec acteur non étatique) fut ensuite proposé pour être aussi à son tour abandonné à la mi-mars. Quand sonnèrent les premières heures de la pandémie de la COVID 19 au Burkina Faso, un certain nombre de villes fut placé en quarantaine. L’ensemble des activités se retrouvant fonctionner au ralenti.

Nous nous résolûmes alors à adopter le Low Value Grant (LVG) qui exigea de nous une reprise de la documentation jusqu’en fin avril pour aboutir aussi à un « non-lieu ».  Finalement et encore une fois de plus, les documents seront repris mais cette fois sous un ICS (Individual Contractor Service). Sous ce régime, l’association devrait mettre à la disposition du PNUD une personne ressource, qui signera un contrat en tant qu’une personne ressource. On aurait cru qu’avec cette formule, les activités terrain pourraient enfin commencer, mais hélas. En fin mai 2020, cette démarche a été abandonnée au profit du RLA (Contrat de prêt remboursable) qui a aussi fini sa course en début juin par un échec. Que faut-il faire ? Quel type de contrat sied ? comment les autres AccLab procèdent-ils ? Autant d’interrogations qui vous taraudent l’esprit.

Pendant que AccLab/BFA initie des échanges avec la Représentante Résidente Adjointe et l’équipe Accelerator Lab. régional, le Procurement n’étant pas familier avec le type de fonctionnement des Laboratoires d’Accélération, entrera aussi en contact avec le siège puis le RBA.  Au gré des échanges et des concertations, il a été préconisé d’adopter la formule du Low Value Grant car relevant du domaine de la recherche-action, de l’apprentissage avec des structures locales. Cela est d’autant même souligné dans le modèle de contrat LVG qui stipule à son article 21 que « Le PNUD accorde des subventions de faible valeur à des fins autres que le crédit pour soutenir les types d’activités suivantes : Des défis en matière de développement qui nécessitent encore un certain niveau d’expérimentation, afin d’identifier des solutions possibles ».

Le 19 juin 2020 enfin ! le contrat avec une première association « Bon Samaritain » fut signé. L’expérimentation peut commencer ! Quelle joie ! s’est exclamé l’équipe AccLab BFA. Combien de temps cela nous prendra-t-il encore pour un autre cycle ? Vivement une formule adaptée aux activités du Lab afin de servir le développement avec des outils innovants.